Le 11 janvier 1919
Ce jour-là, Edouard Koenig invite les musiciens à tenir leur Assemblée générale chez lui. Grâce au caissier Georges Keiflin, qui a su garder les finances cachées pendant la guerre, il reste 3 942,97 Francs. Comme l'Alsace est redevenue française, il est allé de soi que l'EINTRACHT de Bartenheim se transforme en Musique UNION. Maigre compensation de la victoire puisque la plupart des instruments ont disparus et il faut à nouveau tout recommencer. Par ailleurs, Jacques Arnold est devenu maire après les 22 années exercées par son prédécesseur.
Le 22 juillet 1922
Ce jour-là, la Société prend part au concours de musique de Huningue sous la direction de Monsieur Robert Fest de Habsheim. Les musiciens obtiennent 2 premiers prix (morceau imposé et lecture à vue) et rapportent une couronne dorée. Le maire n'étant resté à la première place du village qu'une année, il a été remplacé par Albert Keiflin.
Par ailleurs, la fierté vient également du fait qu'elle compte 24 membres. Joseph Meister en est devenu le président et il est entouré par Léon Birgy, Joseph Blättler, Camille Boeglin, Eugène et Joseph Dietschy, Albert Diss, Jean Feuermann, Célestin Grunenberger, Eugène Hµffele, Georges et Joseph Keiflin, Henri Kannengieser, Eugène Kirchhoffer, André Obrecht, Jacques Rasser, Albert Runser, Joseph Schmidlin, Alphonse, Alfred et Albert Schmitt, Albert et René Vogt.
Le 6 mai 1923
Ce dimanche-là, on inaugure le drapeau. Une somptueuse fête de musique populaire consacre cette manifestation. Le matin, le parrainage est assuré par l'Union de Habsheim et la Concordia de Sierentz. Joseph Keiflin est nommé porte-drapeau.
Une messe est donnée dans le but d'une bénédiction suivie d'un arrêt commémoratif à l'emplacement du futur monument aux morts. Proposé en 1921, il ne sera, par manque de fond, construit qu'en 1929. L'après-midi, un grand défilé dans les rues s'organise, avec la participation de 10 sociétés de musique voisines ainsi que les associations locales qui se rendent dans le jardin des fêtes pour un concert qui dure jusque dans la soirée. Un bal populaire clôt la fête assez tard dans la nuit.
Le 8 septembre 1926
Ce jour-là, lors de l'annuelle Assemblée générale, la Musique UNION devient Musique des Sapeurs-Pompiers. C'est surtout par un pacte verbal, conclu entre le président Auguste Ginder et Albert Vogt, le chef de corps, que cette fusion s'est réalisée. En effet, les pompiers avaient leurs propres musiciens et il s'avère plus simple de n'avoir qu'une seule association de musique au sein du village. Suite au décès du maire en avril dernier, le 1er adjoint, Eugène Kielwasser le remplace.
Le 28 mai 1928
Ce jour-là est solennel puisque l'église de Bartenheim vient de se doter de 2 nouvelles cloches. En 1917, les autorités allemandes en avaient réquisitionné 4. A ce baptême de bronze, toute la population a été conviée et comme de tradition, la Musique a ouvert le cortège.
Le 10 janvier 1930
Ce jour-là, après 4 années de travail commun avec le corps des Sapeurs-Pompiers, il est finalement décidé de se séparer. et la Société s'appelle à nouveau Musique UNION 1906 Bartenheim. Au niveau des élections, André Limon de Saint-Louis est nommé chef de musique.
Cette même année a vu la création du Groupement des sociétés de musique des cantons de Huningue et de Landser (aujourd'hui Sierentz). Le président fondateur est Eugène Haselmeier de Huningue et le secrétaire André Limon. Le siège se veut à Saint-Louis et le but est de coordonner, de rassembler et d'unir les différentes harmonies entre elles.
Le 31 mai 1931
Ce jour-là, la Musique UNION fête en grandes pompes, son 25ème anniversaire d'existence. Jubilé jumelé avec l'organisation du premier Festival cantonal de musique des 2 groupements. En début d'après-midi, les 18 sociétés sont présentes et c'est sous une pluie battante que se forme le défilé en musique par les 4 entrées du village.
Pour la musique de Helfrantzkirch, jeune société de 2 ans, c'est sa première sortie officielle. Ralliant Bartenheim à pied, tout en défilant à travers Kapellen et Brinckheim, les musiciens sont suivis du corps des Sapeurs-Pompiers. Aucun absent n'est signalé malgré la pluie depuis le départ. Arrivés à Bartenheim, quelle (mauvaise) surprise : comme la fête se déroule en plein air, les organisateurs en accord avec tous les présidents des sociétés, ont décidé d'interrompre les festivités et de les reporter à une huitaine de jours ! (l'histoire ne détaille pas le retour...)
Le 7 juin 1931
Ce jour-là, soit une semaine après, ce sont 16 sociétés qui retrouvent le chemin de Bartenheim (2 sociétés se sont excusées, suite à d'autres engagements). Le temps est au beau fixe, la fête est une réussite comme on n'en a jamais vu à Bartenheim. De plus, le succès financier est assuré et surtout une satisfaction morale pour les membres qui ont participé à l'organisation de la fête.
L'aménagement du jardin de Joseph Schneider a permis d'accueillir tout le monde On parlera encore très longtemps de cette 1re Fête cantonale qui, par la suite, deviendra une incontournable rencontre annuelle.
Le 9 janvier 1933
Ce jour-là, l'Assemblée générale présente des élections et un nouveau comité est mis en place. Auguste Ginder devient président d'honneur et laisse sa fonction à Charles Reymann. Joseph Blõttler est vice-président, Albert Vogt, le trésorier, Célestin Grunenberger, le secrétaire, André Limon demeure chef de musique. L'association compte alors un total de 30 actifs et forme elle-même ses jeunes musiciens.
Le 8 avril 1933
Cette nuit-là, Bartenheim s'embrase : la salle appartenant à la Société de Gymnastique ESPERANCE est en proie aux flammes. D'une capacité de 600 places, elle offrait une belle scène avec décors et un vestiaire comprenant les tenues des gymnastes mais également des instruments de musique et des partitions. Tout a été détruit, il n'est resté que quelques pans de murs (en souvenir, la municipalité a d'ailleurs appelé la rue où se situait cette salle, la rue de l'Espérance). Du coup, le prochain concert s'annule, faute de toit pour l'accueillir. Début septembre, les électeurs choisissent Jacques Arnold en tant que maire.
Le 21 juillet 1934
Cette nuit-là, un nouvel incendie d'une grande ampleur vint à nouveau réveiller les habitants : l'église brûle ! Mais grâce au travail acharné des pompiers, secondés par la population qui n'est pas restée inactive, le clocher et quelques statues ont pu être sauvés.
Le 19 septembre 1934
Ce jour-là, lors de la foire européenne, la Musique donne un concert de deux heures au Wacken. Le déplacement se fait par l'express Bâle-Strasbourg qui, exceptionnellement, s'est arrêté à Bartenheim pour la circonstance.
Le 13 juin 1937
Ce jour-là, c'est la Société de Gym qui est l'honneur puisqu'elle inaugure sa nouvelle salle au centre du village. Le président, René Kielwasser (devenu également maire depuis moins d'un an grâce à un référendum) a demandé que l'UNION se charge de la partie musicale, pour le défilé et pour le partage du verre de l'amitié. Tâche effectuée avec plaisir !
Le 1er septembre 1939
Ce vendredi-là, suite à la déclaration de guerre de la France, un message urgent parvient de la préfecture à la mairie, ordonnant son évacuation complète sous 48 heures. Instantanément, le village se trouve en pleine ébullition. Peu de bagages pour un départ vers les Landes et principalement vers Bascons. Du coup, sans notes et sans instruments, la Musique tombe en sommeil.
Septembre 1940
Ce mois-ci, c'est le retour à Bartenheim où les habitants découvrent les tristes paysages des maisons éventrées, pillées, saccagées. Le local de répétitions, au restaurant Jacques Scholer est complètement détruit et tous les biens ont disparu. Il ne reste que le drapeau caché par Henri Schmidlin ainsi qu'un répertoire de notes chez Richard Dietschy. De plus, le 6 de ce mois, les autorités publiques ont dissous l'harmonie.
Le 1er mars 1941
Ce jour-là, un décret autorise la Société à reprendre ses activités sous le nom de "Gemeindekapelle" mais le coeur n'y est pas. D'autant plus que la fortune : 12O Francs a été saisie et remboursée à raison de 12 DMs. Il n'y a donc plus d'intérêt à jouer, faute de motivation et de moyens. L'harmonie reste néanmoins constituée dans l'attente de jours meilleurs.
Le 19 novembre 1944
Ce jour-là, les chars de la 1re Armée Française arrivent dans Bartenheim par la route de Delle. Ils s'arrêtent au centre du village et repartent vers le Rhin. Même si tout n'est pas encore gagné, les villageois discernent avec plaisir ce vent de libération. Le maire étant déchu de ses fonctions depuis l'an passé en raison de ses faits de résistance active, c'est Eugène Leibis (nommé par les autorités allemandes) et le curé René Luttenbacher qui ont accueillit les militaires français.
Précédent | Suivant |